OR DONC…
Les rédacteurs en chefs passent, les Petites Notes se suivent : Hélène, reprenant les (bons ?) vieux réflexes de Gustave rappelle à mon (bon ?) souvenir que les vœux du président sont attendus pour le x de ce mois…
Les vœux ? Pouah !
ET POURTANT…
Raah ! Enfin ! Enfin un traditionnel épisode de vœux de ceci, de cela et gnagnagna comme je l’attendais ! Enfer et libération : plus d’obligation de boniment, de programme d’année ni même de « message présidentiel » ou de communication subliminale (disons plutôt soustextuelle dans ce cas) ! Libre, enfin libre : voici mes derniers vœux (j’ai pas dit mes dernières volontés, hein !).
NON MAIS !
Qui peut s’imaginer l’épreuve répétée que cela a représenté bisannuellement : s’astreindre à pondre un truc alors que soit, en été, le soleil brille et les cigales chantent soit, en décembre, mes rêveries fatiguées ont envie de s’étaler ?
Qui peut saisir l’incommensurable difficulté à formuler des souhaits, personnels à titre collectif, afin de promouvoir la réussite collective pour chacun individuellement ? Et d’en rajouter une, deux, trois couches : bonne santé (et quoi, suis-je responsable du fait que certains oublient leur écharpe par temps froid ?), bonheur (c’est de ma faute peut-être si chacun ne gagne pas au lotto chaque semaine ?), projets (on a bien le droit de ne pas en avoir, na !)… Et j’en passe !
Qui peut entendre les cris de ma mauvaise foi naturelle, de mon sale caractère génétique, de mon esprit mal tourné de naissance, de ma méchante humeur récurrente ? Tous violentés, que dis-je : violés (virtuellement ,s’entend), par cet exercice de style contre-nature ! C’est comme mélanger…
je ne sais pas, moi : foie gras et goulash ! Rubens et Mondrian ! Villon et Vian ! Messiaen et Haendel ! Ou encore ténors et basses (ah, y fallait qu’elle vienne cette vanne-là !) ! L’eau et le feu, l’impossible alliance.
Qui peut ressentir l’implacable étreinte du « tiens, tu n’oublieras pas l’édito pour le … » sur mes pauvres neurones, telle celle du boa (pas dubois) autour du pauvre rongeur au menu du jour ?
Mes méninges s’en remettront-elles jamais, d’ailleurs ?
ALORS…
Raah ! Fini tout cela : au placard, à la niche, ouste, du vent, circulez y a rien à voir, du balai les
vœux ! Au diable, les recommandations ! Foin des attentes du conseil de chorale ! A partir de maintenant -en fait dès l’été prochain- le Benoît-sauvage ressortira du bois, libre et déjanté
(ça, c’est de la formule !).
…
TOUTEFOIS…
Il ne serait quand même pas gentil ni poli ni aimable, convivial, sympathique, civil, attentionné d’oublier mes bons gros vœux de nonosse à Tommy qui, lui, ne m’a jamais demandé un édito ! Donc d’avoir un mot gentil pour Anne (qui serait peut-être jalouse de mon obligeance pour son toutou), donc à toutes les altis (par souci d’égalité) et aux basses (par solidarité des voix basses) et aux ténors et sopranes (par contagion et pour ne froisser personne) et à mon très cher Benoît-le-chef-qui-doit-supporter-mes-humeurs (et là, je suis vraiment sincère). Et tant que j’y suis : (voix nasillarde et de préférence en 65 langues) bons nonosses à toutes et tous, urbi et orbi et tutti quanti, pour les six, pour les douze mois qui viennent ! (Amen répondrait alors la foule massée devant la place Saint-Benoît-Gilot à Longchamps)
Signé : B
( B comme Bouclé en 45’)