C’est en octobre 1963 qu’Ariel Ramirez eut l’idée d’une série de “villancicos” (chants de Noël). Ainsi naquit Navidad Nuestra, oeuvre que le compositeur argentin définit comme une estampe musicale dont il confia les paroles au poète Félix Luna (1925-2009).
Navidad Nuestra se compose de 6 parties avec différents rythmes argentins qui racontent l’histoire classique de Noël, de l’annonce de la naissance à Marie par l’ange Gabriel à la fuite en Égypte. Félix Luna a choisi de situer la scène en Argentine et utilise des mots, des paysages, des fêtes et des produits argentins,
parfois même indigènes : Joseph et Marie se rendent à Bethléem par la pampa, les bergers viennent du village d’Aimogasta dans la province argentine de La Rioja.
La Anunciación : L’ange Gabriel annonce la naissance à Marie, en partie dans la langue des Indiens Guarani. Puis il retourne vers Dieu et lui dit qu’il a vu la plus belle femme de tous les temps, “avec des yeux comme des étoiles”.
La Peregrinación : Joseph et Marie vont sur la pampa gelée “avec des chardons et des orties”. Où devrait naître la fleur du champ s’il n’y a pas d’abri? Ils sont en route avec un Dieu caché … et personne ne le sait. Comme toutes les huelles, le choeur commence toujours par «a la huella», qui signifie «sur la route».
El Nacimiento : Une chanson de naissance assez traditionnelle, mais au rythme du vidala, ce qui la rend indéniablement créole. Les anges chantent la naissance de Dieu. “Dieu est né, c’est Noël (Dios ha nacido, es Navidad)”.
Los Pastores : L’écrivain situe les bergers du village d’Aimogasta, dans la province de Rioja, dans une atmosphère propice à la fête, dans les oliveraies de cette région. Même avant l’aube, les bergers viennent des champs, de tous les villages de la région. Le roi des rois est né. Ils apportent des bougies et des fleurs.
Los Reyes Magos : La fête des trois Rois Mages est importante dans la tradition
hispano-latino-américaine en tant que «fête pour les enfants» qui, comme chez nous à la Saint-Nicolas, reçoivent des cadeaux. Melchior, Gaspar et le noir Balthazar laissent leurs cadeaux pour pouvoir jouer avec les enfants le lendemain au réveil.
La huida : Cette partie ne concerne pas seulement la fuite vers l’Egypte, mais également la fuite d’enfants à travers le monde.
“Allons-y! Si vous n’êtes pas pressés, ils vous trouveront. Ils sont prêts à tuer. Le poignard est déjà en train de devenir sanglant. Dépêche-toi, petit âne. Doux petit enfant, ne pleure pas, mon amour! Nous sommes déjà dans un pays meilleur. Va dormir, ne pleure pas. Je te fais un berceau dans mes bras, les « bombos
legueros » résonnent dans mon cœur ».